1) Qui êtes-vous ?
Je suis née en Arménie de parents musiciens (maman violoniste et mon père violoncelliste). C’est lors de mon premier séjour hors des frontières, à Paris en 2003, auprès de ma tante, organiste et cheffe de chant, que j’ai cultivé mon amour pour la musique. Après une tournée des plus belles orgues parisiennes avec des sonorités jamais entendues, je décide de ne pas rentrer en Arménie tant que je n’aurai pas appris à jouer de cet instrument qui triomphe dans les églises.
Concours, conservatoires supérieurs, festivals, concerts, un parcours sans bémol qui m’a amenée jusqu’à aujourd’hui, à Sèvres en tant qu’organiste titulaire et à Saint-Cloud en tant que directrice du département de la Formation Musicale. Par ailleurs, je chéris également le répertoire arménien (profane et sacré) dans un trio – chant clarinette et orgue – que j’ai créé en 2022.
2) Pourquoi êtes-vous passionnée par l’orgue ?
Comment ne pas l’être ? L’histoire de cet instrument est née sur les rives orientales de la Méditerranée, employé lors des cérémonies diplomatiques, des fêtes païennes puis à travers l’empire romain. Avec l’avènement du christianisme, l’orgue revêt le privilège exclusif d’accompagner les cérémonies religieuses. Au cours des siècles, les facteurs d’orgues n’ont cessé de lui apporter des améliorations techniques, faisant émerger un répertoire riche et varié que j’essaie de vous faire entendre dans mes moments solistes durant nos célébrations.
Mais l’orgue n’est pas seulement un instrument de musique. Le grand orgue d’église est aussi un élément architectural qui doit s’intégrer de façon harmonieuse au bâtiment qui l’abrite et dont il est partie prenante. Je rêve de voir un jour l’église Saint-Romain retrouver un orgue en sa tribune…
3) Qu’est-ce qu’un organiste titulaire ?
A Paris et dans les diocèses voisins, pour devenir titulaire, il faut passer un concours appelé « carte professionnelle » où chaque organiste est interrogé avant tout sur ses qualités à pouvoir accompagner la liturgie romaine : savoir transposer, préluder un chant, improviser autour d’un thème, utiliser avec soin les différentes sonorités de l’instrument pour habiller les œuvres du répertoire, sont les piliers de ce concours. C’est ainsi que j’ai obtenu en 2018 ma carte professionnelle pour le diocèse de Paris.
4) Quelle est votre pièce d’orgue préférée ?
J’ai une grande affection pour les compositeurs romantiques tels que C. Franck avec son Cantabile, ou la Pastorale ou encore ses 3 chorals, F. Mendelssohn avec ses préludes, fugues ou sonates, sans oublier J.Brahms qui laissa dans son dernier souffle un livre d’orgue remarquable.