En ces jours de Pâques, arrêtons-nous sur cet article du Credo que nous récitons un peu machinalement chaque dimanche. Rappelons tout d’abord que Dieu dans son dessein originel n’a jamais voulu que l’homme connaisse l’épreuve de la mort. Celle-ci est une conséquence du péché de nos premiers parents. En séparant notre âme immortelle de notre corps physique, la mort reste un scandale que seul le Christ peut éclairer.
Nous croyons également, comme l’affirme l’Ecriture, qu’à la fin des temps, lors de l’avènement glorieux du Christ et du jugement dernier, nous retrouverons notre corps de chair. Oui, bien sûr, il sera très différent de celui que nous connaissons ici-bas car il sera semblable à celui du Christ ressuscité, tout spirituel, incorruptible et magnifiquement transfiguré par la gloire de Dieu ! Mais ce corps sera vraiment nôtre : il exprimera réellement notre identité et toute la richesse de notre histoire.
Avec notre corps glorieux nous participerons éternellement à la vie Trinitaire et nous vivrons en parfaite communion les uns avec les autres. Sans nous lasser, nous découvrirons dans la lumière de Dieu la beauté du mystère de chacun et nous nous émerveillerons également de notre propre existence ! Ici-bas en effet, nous sommes souvent aveugles sur la vérité de notre vie. Au ciel tout sera manifesté au grand jour et nous découvrirons enfin la fécondité de nos actes d’amour – même les plus humbles et les plus secrets -, qui resplendiront pour la joie de tous.
Nous croyons enfin que la Vierge Marie, par un privilège spécial, jouit déjà auprès de son Fils de son corps glorieux. Quant aux saints et à ceux qui nous précèdent au Ciel, rien ne leur manque de ce qui fait la Vie éternelle : ils sont comblés, mais ils restent néanmoins dans l’attente de l’avènement glorieux du Christ, tout impatients de pouvoir manifester dans leur corps la joie de la Vie bienheureuse !
Oui le Christ est ressuscité, et nous ressusciterons nous aussi ! Tel est notre Credo ! En attendant la venue de ce mystère, accueillons notre corps comme un cadeau de Dieu, même si parfois il nous fait souffrir en raison de ses limites et de ses imperfections. Enfin, selon les mots de Jean Paul II, « Que [notre] corps soit au service de [notre] moi profond ! Que [nos] gestes, [nos] regards, soient toujours le reflet de [notre] âme ! ». Et de conclure par ce message programmatique : « Adoration du corps ? Non, jamais ! Mépris du corps ? Pas davantage. Maîtrise du corps ! Oui ! Transfiguration du corps ! Plus encore ! »
Père Edouard Delafon, curé