L’Église bénit les vignes, les vaches, les voitures. Pourquoi pas les cartables avec l’année scolaire qui s’ouvre ? Le cartable, c’est bien connu, on le range dès le retour de l’école. Pas question de le sortir pendant les vacances, ni même le dimanche ! (…) Jadis, lors des rogations, l’Église bénissait les récoltes à venir. C’est un peu la même logique pour cette rentrée qui s’amorce pour les écoliers, les collégiens et les lycéens. Mais une bénédiction, est-ce un grigri ou un antistress ? Il est compréhensible que tout le monde cherche à faciliter la rentrée de nos chères têtes blondes (…)
Mais qu’apporte au juste la bénédiction de Dieu ? Une bénédiction, ce n’est pas de la musique douce. Les enfants apprendront que la bénédiction ne changera rien, si eux-mêmes ne sont pas décidés à travailler. Le Livre des Bénédictions précise : « Il n’est pas permis de bénir des objets par un simple signe de croix sans l’accompagner d’aucune parole de Dieu pour éviter le risque de superstition. » Or, dans la prière proposée pour la « Bénédiction des instruments de travail », le prêtre, tourné vers les enfants, s’adresse ainsi à Dieu : « Accorde-leur de travailler avec courage. » Au jour de la Création, Dieu a béni l’homme et lui a confié la terre pour qu’il la cultive et la fasse fructifier. Il y a une bénédiction originelle sur le travail humain, même s’il est devenu pénible, en raison du péché.
Alors, pourquoi bénir les cartables ? Parce qu’ils représentent une part importante de la vie des enfants. Ils sont le symbole du travail qu’ils doivent accomplir pour devenir adultes. Or, tout doit être pour l’enfant, comme pour tout homme, une occasion de sanctification. Cela est vrai du travail scolaire. Il n’y a aucune raison que Dieu en soit exclu. Jésus l’a Lui-même vécu, au temps de son enfance, Lui qui n’a pas hésité à interroger les docteurs au Temple de Jérusalem, et qui a appris un métier auprès de son père. Nous aurions beaucoup à recevoir également des exemples de nombreux saints, Dominique Savio et tant d’autres.
Bénir, cela signifie : « dire du bien », « vouloir du bien ». Quand l’Église, par ses ministres, bénit les objets ou les activités humaines, elle rappelle que tout peut (et même doit) nous aider sur le chemin de la sainteté. On peut faire beaucoup de choses avec un cartable et surtout avec ce qu’il contient : le meilleur (chercher la vérité, apprendre le goût de l’effort, avoir le désir de progresser) comme le moins bon (tomber dans la paresse, être jaloux du succès des autres, s’enorgueillir de ses réussites). En d’autres termes, le cartable peut être l’instrument d’un combat spirituel. Car il existe une autre guerre des boutons. Invisible celle-là. La bénédiction veut nous aider à la mener avec foi et avec courage, et à en sortir vainqueur.
Père Henri de L’Eprevier https://www.famillechretienne.fr/ ***
Prière pour la bénédiction des cartables (extrait)
Seigneur, répands ta bénédiction † sur les cartables que ces jeunes élèves te présente aujourd’hui. Donne à ces jeunes le courage, l’humilité, la patience, et la joie pour étudier à l’école et à la maison. Qu’ils puissent tout au long de cette année grandir en intelligence et en sagesse pour faire fructifier les talents que tu as déposés dans leur cœur et se préparer ainsi à la belle mission que tu veux leur confier demain. Qu’ils apprennent aussi à grandir en vivant les uns avec les autres à l’école dans le respect et le service. Par le Christ Notre Seigneur.
A l’établissement Sainte jeanne d’Arc la bénédiction des cartables aura lieu le 4/09 à 16h pour le primaire et le 5/09 à 12h15 pour le collège