Une Eglise ballottée par les flots !

La vie de l’Eglise est souvent comparée à cette petite barque qui traverse le lac de Galilée d’une rive à l’autre (Mt 8, 23-27). Pour les disciples, pourtant expérimentés, cette traversée semble parfois compliquée et périlleuse, comme nous le raconte saint Matthieu dans son évangile. Dans cet épisode qui se passe en pleine nuit, la barque, ballottée par les flots en furie, est sur le point d’être engloutie par la tempête ! Les disciples sont angoissés et désespérés, d’autant plus qu’à la barre le pauvre Pierre ne contrôle plus rien et semble complètement perdu. En revanche, sur un coussin, Jésus dort paisiblement sans être inquiété par cette situation. Réveillé par ses amis, Jésus leur fait de vifs reproches : « Pourquoi êtes-vous si craintifs, hommes de peu de foi ? ». Puis ayant menacé les vents et la mer il se fit un grand calme.

Oui l’Eglise traverse des tempêtes et il est légitime parfois d’être troublés ! Incompréhensions, divisions, aveuglements, scandales, etc. tout cela fait partie de la vie de l’Eglise depuis ses origines. L’Eglise est ballottée, mais elle n’en est pas moins un mystère qui nous dépasse car il ne se comprend que dans la lumière du Christ ! Par ailleurs, nous confessons tous les dimanches que l’Eglise est « une, sainte, catholique et apostolique ». Ces quatre attributs inséparablement liés entre eux, indiquent les traits essentiels de son identité et de sa mission.

Il est peut-être nécessaire de temps en temps de relire ce que nous enseigne le Catéchisme de l’Eglise Catholique sur ces vérités de foi (n. 866-669). L’Église est une. Elle n’a qu’un seul Seigneur et ne confesse qu’une seule foi. Elle naît d’un seul Baptême et ne forme qu’un seul Corps. L’Église est sainte. Dieu lui-même en est l’auteur et le Christ, son Époux, s’est livré pour elle pour la sanctifier. L’Église est catholique car elle annonce la totalité de la foi et administre la plénitude des moyens de salut. Elle est envoyée à tous les hommes et embrasse tous les temps. L’Église est apostolique. Tenue dans la vérité, elle est indestructible (cf. Mt 16, 18). Le Christ la gouverne par Pierre et ses successeurs.

Enfin, il est bon de méditer ces belles paroles de saint Jean Chrysostome, qui déjà au 5ème siècle, à Constantinople, exhortait ses fidèles déçus ou découragés par ces mots plein de sagesse et de foi : « Ne te sépare point de l’Eglise ! Aucune puissance n’a sa force. Ton espérance, c’est l’Eglise. Ton salut, c’est l’Eglise. Ton refuge, c’est l’Eglise. Elle est plus haute que le Ciel et plus large que la Terre. Elle ne vieillit jamais. Sa vigueur est éternelle. »

Sursum corda !

Père Edouard Delafon, curé